boucles – Ioana Geacăr

depuis quelques jours on a pas de Net
nous sommes des fragments éparpillés dans la maison
des bougies éteintes sur un gâteau
assise près du téléphone j’essaie de me rappeler un numéro
la mémoire ressort-en sarments mauves se faufile par le vieux cadran
894 glisse sur la table sur le grès jusqu’à la porte d’entrée
passe à travers les fêlures du chêne
maintenant du dehors tu peux regarder nous mater
avec des tentacules affaissés seulement
les miens s’étendent par-dessous la porte
à la télé tout le monde est mort par le feu noyade en accident
tremblement embuscade la seule qui reste est la présentatrice
avec sa tronche glorieuse elle à fait tout cela
d’ennui je me coupe les veines
du tuyau rouillé coule un peu
de cire fondue une nouvelle carte rouge sur le grès quelqu’un la déchiffrera
quand il va nous vider en tapant fermement
le goulot de la bouteille contre le papier blanc
mec dit chris si vous en regardez trop discovery
vous apprendrez à fabriquer des bombes
la clé est fanée et pend dans la serrure comme de la pâte à modeler
presque humaine
vis-à-vis au bar on entend des coups de feu
et un hélico survole résolument
puis un tourtereau le téléphone souffle du gel
mon ombre est tombé froissé voyons quel sexe il a
depuis le conduit haletant de la main gauche goutte
enfin une perle de cristal qui cliquette
roux en ce moment même
un moine bouddhiste sort du temple méditer juste
dans la réserve de tigres
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-8U

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