tu me restes où, mon ange… – Marina Nicolaev
et il me comptait les dernières pensées
amèrement collées au corps par une moitié
l’autre des parts sous la montagne gisait
et la haute cime j’oubliais de la porter
la plainte attisée en orbite creusait
juste le côté gauche resté dans les abîmes
Lui, sans visage, moi, sans âme,
est-ce qu’il me reverrait ?
il m’écoutait le bruissement enneigé
de l’aile par avance acérée
dans ma chair vive rentrée profond
par des côtes trop amplement dépeignées
proscrite je rêvais
la montagne façonnée comme un galet aveugle
duquel je partais en peinant
si accroupie dans le cocon trop sévère
tu me restes où, mon ange
combien de temps
nous dormiraient-ils sous terre ?
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
Lisez l’original en roumain :
Classé dans Marina Nicolaev