En Floréal, ce mois prodigue – Lucian Blaga
Nous penserons parfois, plus tard
à cette chose simple qui nous advienne
à ce banc où nous sommes assis
ma tempe brûlante contre la tienne.
Des étamines du noisetier,
des blancs peupliers, les braises s’endiguent.
Tout début se voudra fécond
en Floréal, ce mois prodigue.
Il tombe des amas de pollen,
autour de nous des jaunes congères
composent en poudre d’un or fin.
Sur nos épaules et nos paupières.
Ca comble la gorge si nous parlons,
les yeux, cherchant le mot manquant.
Les regrets, nous les ignorons,
quand, de travers, nous troublent l’élan.
Nous penserons parfois, plus tard
à cette chose simple qui nous advienne
à ce banc où nous sommes assis
ma tempe brûlante contre la tienne.
En rêve, pressentons nos désirs –
latentes poussières dorées –
Forêts qui pourraient bien y être
mais qui ne le seront jamais.
*
Traduit du roumain par Cindrel Lupe.
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Lisez l’original en roumain :
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