... Une poésie à lire un jour de fête ...Mon père, le vin est ivre de ses épices, mais ne chasse-t’on qu’à force de bras ou larmes ou par les monacaux, heureux auspices, tant de démons qui s’agitent en vacarmes ? Le vin est une fumée , puis flamme suave et vêture transparente pour tous nos cœurs. En grands calices, la lumière se gave d’une si douce amertume et de mystère. Dans cette profonde cave, mon si bon père, y’a pas de coupe qui n’ait le bord cassé, car élimées par tant des saints calvaires leur lutte intérieure les a brisées. Ce vin nous vient de notre Grand Etienne */ et l’autre de Ştefăniţă Roi se pique, quand j’en prends une gorgée, le cœur me tient, m’étourdit, le cépage diabolique. Venaient tartares de Crimée le goûter chassés par des leurs steppes vents et fièvres et le vin, comme de femme un baiser, avec la mort ruisselait dessus leurs lèvres … Ces vins faisaient chavirer des turbans et égayaient le peuple dans les frairies, lavaient de sang des lances et yatagans brillant sur tant des visages rajeunis. Serais-je loin des confins de ma contrée, je m’élancerais par feu, fumée et braises éteindre un peu la douleur qui’m’brûlait d’un Cotnari **/ doux-amer, qui me l’apaise. Mon père, le vin est ivre de ses épices, et tu ramasses à force de bras ou larmes et par tes monacales heureux auspices, tant de démons qu’en lui font des vacarmes … *** */ Etienne le Grand : le plus glorifié des rois moldaves (1457-1504) – Ştefăniţă Roi fut son preux petit-fils et successeur (1517-1527). **/ Cotnari : ancien et réputé vignoble en Roumanie. * traduit du roumain par Cindrel Lupe * lisez l’original en roumain :
Chais du Monastère – Gheorghe Tomozei
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