Pensées – Aurel Sibiceanu

Psaume
 
Tes ordres, Dieu, on ne les entend plus
et vois, même l’eau semble nous renier,
le sentier de lumière est comme perdu
c’est comme si on vivait le Temps Dernier.
 
Au réveil nous sommes moites de fantômes et visions,
comme des fantômes marchons éveillés,
l’amour échangeant sur des frêles illusions,
l’hostie contre la querelle sera échangée.
 
Au froid et à l’abandon nous gardons nos parents,
comme des étrangers ils nous conspuent et chassent,
nous portons railleries aux peines et aux saints
notre cœur rétrécit, c’est une sauvage passe.
 
Nos sages sont dénigrés, l’œil qui voit stable,
nous profanons les vierges, les mères, leurs enfants,
l’obscurité se met avec nous à table
et nous suivons ses durs commandements.
 
Permets nous encore, Seigneur, de Te trouver,
rappelle chez Toi seulement les meilleurs d’eux,
comme tu as rappelé
nos innocents aïeux.
 
 
Basilique
 
Il fait nuit et l’aboiement du chien
des pierres ressort la fleur d’églantier,
de leur peine d’être une fenêtre
à travers laquelle seul l’aveugle peut regarder.
 
Il fait nuit, le Paître est léger en dormant,
léger tel l’argent dans les habits …
 
Sur la table tienne, le sable, être de l’instant,
près de la pierre de Sarmis mon absence
la signifie par ses lointains secrets …
 
Et je te perds dans l’étang du bougeoir,
je t’enlève un peu de terre, je te laisse un peu
près de l’albâtre embué de rosée, près de l’air
enjoué par les cils de ma mère
avec des larmes et douces illusions …
Mais dans ma paupière de glaise je te tais
des vitraux et abîmes de lumière …
 
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/p1wz5y-tn

1 commentaire

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Une réponse à “Pensées – Aurel Sibiceanu

  1. Alina

    Tare mult m-am bucurat când am dat de acest blog. Mulțumesc!

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