Archives mensuelles : septembre 2017

Le Diptyque des Rois – Romulus VULPESCU

ADALBERT cerf vert:
Serpe, fier-celte, haubert.

BLEGOSLAV l’esclave
Rave-grave, slave suave.

CLEOBULE le nul:
Pitt bull, pête p’tit-cul.

DEIFOBE le snobe:
En robe, gobe, mort-probe.

EVARISTE le triste:
Piste mixte, kyste, ciste, liste.

FERIDUN le brun:
Fier bruni, trône Hun.

GOLIATH le croate:
Tchate, mate, tâte une chatte.

HOLOFERNES le terne:
Cernes, yeux-fermes, paterne.

ISRAFEL le bel:
Zèle, gèle, elfe fidèle.

JIVOMIR le sbire:
Tirelire, sylphe-vampire.

KENNICOTT l’escot:
Pied-bot, lord bigote.

LISIMACE le trace:
Face-basse, grâce vorace.

MAUSOLE le fol:
Faux-col, ras-le-bol.

NEGROPONTE le ponte:
Blond comte, prompt ton monte.

OLDERIC ludique:
Tique, clique bique en crique.

PERIBEE l’abbé:
Périt, bée, lave-blé.

QUERIGUT la brute:
Gros rut, croûte gratte, goûte.

REGINALD le pâle:
Fard, smart, art final:

SIGISMOND le blond:
Calice-pisse, tout rond

SAHGIHAN le vanne:
Plane crâne âne qu’ahane.

TEOFRASTE le caste:
Faste, flasque, faux fil chaste.

TATALIN le fin:
Feint la faim, brin, crin.

UNTERBECK le sec:
Bec en cake, quel mec

VICLENIDE le vide:
Vil mythe, myrte, ride, guide.

WALDEMAR le rare:
Criard boyard, gare.

XISUTHROS le gros:
Rote trop, trisse en pro.

YLDEGUS le gus:
Suce-pouce, douce mousse pousse.

ZUMBALAY qui baille:
Faille, caille, rien qui vaille.

*
Traduit du roumain par Cindrel Lupe.
Lisez la version en roumain =

https://versionroumaine.wordpress.com/2017/09/26/pomelnicul-regilor-romulus-vulpescu

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COMME SI ON POURRAIT INTERESSER QUELQ’UN – Adrian Suciu

Je pense toujours être en bonne santé pour
quelqu’un qui, sans conscience de la mort, à cinq ans,
trouva sa mère morte dans la maison, affalée sous la table
dont je pourrais décrire la forme de mémoire à tout moment.
Je la priai chante moi « Frère Jacques » mais
elle ne le fit pas et depuis je sais qu’un mort est celui qui
n’écoute pas tes requêtes – bien sûr,
cela vaut bien pour des vivants mais
on ne renie pas ses acquis à cinq ans pour si peu…
Des funérailles, je ne me souviens rien
quoique j’ai la preuve d’y avoir été,
une photo de moi dans les bras de mon père
et moi qui regarde le visage entouré de lys de maman
avec ma figure d’enfant innocent que j’espère
avoir eu encore quelques fois dans la vie. « Espère » dis-je
car je hais me regarder dans un miroir en ces moments quand
je pense avoir la figure d’enfant innocent. C’était une table
écarlate, les pieds arqués, décorés
de motifs végétaux sur les bords. J’écris comme si on
pourrait s’intéresser à ma putain de table de l’âge de cinq ans.
En fait,
j’écris toujours comme si on pourrait intéresser quelqu’un. Si
maman aurait lu une de mes poésies,
elle aurait été intéressée, elle. « Mon poète » aurait-elle dit,
elle, sans conscience de la poésie,
à moi, sans conscience de la mort.

*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.

*

Lisez l’original en roumain =

https://versionroumaine.wordpress.com/2017/09/04/ca-si-cind-ar-interesa-pe-cineva-adrian-suciu

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