Me v’la revenu, depuis ces confins éloignés.
toute ma famille éteinte, ses branches ont trépassé.
J’ai hérité le vieux manoir, les plats dorés,
et le blason ancien : l’éternité
Au festin de l’Énigme, dont les vergers encensent
une heure particulière, j’ai décidé d’entrer,
à cette heure, éveillée je louais ta présence,
serrant comme si un sceptre, le vieux chandelier.
Je fis donc tous les vœux et les signaux voulus
dans un bougeoir trois sortes d’encens j’ai allumé
alerte je me fourrai par la porte exigüe
tel que les spectres l’aiment, et tel que tu aimais.
Il me sembla étrange que tu ne sois dans l’heure
alerte ; et je me mis plus près du lit sculpté
en fin noyer ou tu jadis étais la leurre
au corps de fleurs de mai, et moi un homme j’étais.
Je vins tout près, en reniant mes lois intimes
aveuglement tendis la main, fiévreux, cherchai
celle qui manquait ; mais dans les dentelles sublimes
seulement un petit tas de blancs osselets gisait.
La terreur me figea et je compris ma bévue…
… Des grandes branches fleuries aux grilles faisaient un sort
et sous le clair de lune mince comme une toile menue
je vis : depuis des âges j’étais inscris aux morts.
Je regarde – le tapis ressemble a un pré,
dans le vase à la place des frésias odorants –
tel un chapelet de prière, des serpents emmêlés ;
des toiles d’araignée, des hiboux hululants.
Sur l’écrin aux parfums, entre-agrafes et miroirs
des mollusques visqueux, des escargots flemmards.
El le crâne de celui que je fus, au chevet,
Tu t’en sers tous les nuits, je pense, en cendrier.
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Traduit du roumain par Cindrel Lupe
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