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Ce jour on ne chante plus, ni on se marre.
Debout au début d’une charmeuse ère
ce jour on se sépare
tel que les eaux se séparèrent des terres.
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Tout est si naturel dans notre pensée.
Chacun se dit : C’est tout ce qui devait arriver …
Près de nous, l’ombre bleutée
témoigne des réfléchies vérités.
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Sous peu de temps tu seras l’azur des marées
moi je serai la terre avec toutes les errances.
Des grands oiseaux te chercheront aux orées
portant dans la gorge arômes, pitance.
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Les gens penseront que nous sommes adversaires.
Entre nous deux, le monde se tiendra figé
comme une vieille forêt centenaire
remplie de bêtes en fourrure rayée.
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Personne ne saura qu’on est tout proches et frêles
et que, le soir, mon être entier,
comme une rive qui par l’eau se modèle,
prend la forme oubliée de ton corps altier.
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Ce jour on ne s’embrasse pas, ni on se désire.
Debout au début d’une charmeuse ère
ce jour on se sépare
tel que les eaux se séparèrent des terres.
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Sous peu de temps tu seras du ciel un ourlet,
moi je serai le soleil noir, un sol gras.
Sous peu de temps le vent aurait soufflé
Sous peu de temps le vent soufflera …
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Traduit du roumain par Cindrel Lupe.
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Lisez l’original en roumain =
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