Dans cette vie, où tu vis à l’écart,
pendant que d’autres baignent tous dans l’art,
En étalant leurs tripes, tous les jours,
pendant que d’autres, vifs comme le furet,
Avec du flouze tapissent leur gousset :
Et le gaspillent dans des goûteux séjours.
.
Cette vie entière, net ou brut soit-elle,
Ne fut remplie par de choses vénielles ;
En fait, de presque rien je l’ai bourrée :
Une poéselle, quelques bouteilles vidées,
Marc, illusions, pain sec, contrariétés,
Tranquillisants, oignons, fil à broder…
.
Or, cette vie, en forme de persiflage,
M’a tourmenté, mézigue, à tous les âges,
Sur un auvent glaiseux m’a bousculé,
mais j’ai trouvé une force de discobole,
De ramasser les cordes de mes guibolles
Et, irrité, des fanges me relever.
.
Cette vie, en élégie assaisonnée,
Me fut une douloureuse fatalité,
Tant des faveurs lui faire, j’ai peiné
Tant bien que mal, serais-je à la bourre
Pour toujours, s’il se peut, je vous assure
J’aurais du cœur pour tout recommencer.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
Lisez l’original en roumain =
https://versionroumaine.wordpress.com/2019/08/24/viata-asta-gheorghe-azap