Ni vos pensées intimes, ni les fleurs ne l’avouent,
Ni les brumes de l’automne, que j’en perds la raison –
Moi seul je l’assume et me prends pour un fou,
Quand ma vie et ma mort je mets dans une chanson.
Je brûle en mi-journée comme si j’oublie de mettre
Mes pas dans une seule herbe, une route et une porte
Que je traverserai comme la lune par la fenêtre,
Ou le silence des saules qui bordent la Mer Morte.
Ma joie est vive quand passent un an et une saison,
Quand dans des glaces obscures mon visage s’attable,
Et l’envie me revient de troquer mon chainon
Contre cui que l’océan enfouit dans le sable.
Je vis plus qu’une rosée des champs, plus longuement
Que l’oiseau des forêts et je me pense fort :
De voir l’étoile maitresse briller au firmament,
S’éparpiller cette heure de plomb dont elle ressort.
Il est matin maintenant au ciel comme une extase
Sur une face dévastée. L’aurore nous inonde…
Je grave dans mon âme comme dans une perle éclose,
En lettres de silence, l’espoir de tout un monde.
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Traduit du roumain par Cindrel Lupe.
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Lisez l’original en roumain =
https://versionroumaine.wordpress.com/2016/12/05/transfigurare-a-e-baconsky