Archives de Catégorie: Nina Cassian

Vers en langue spargue – Nina Cassian

 

Poésie

Au champ qui surgissait de boutourèze,
A csipité un ptruche, c’est vrai un peu bouqué,
Mais la queraille nurde, encore fadaise,
Zarillona tout près, dans le frousquet :
En quoi ma pissendrée de broutouchlaise,
Et mon floquet muni d’une écrachisse,
Tu m’as bosfrohologé la strocholgine !
Bécuite-moi ma sime similire !

Morale : aux chaînes l’eau qu’on la tire !

Imprécation

Je t’emboride, gourouve et stélpique norangue.
je t’emboride de t’calpenner l’intence et te gouilles
la moultembilaire vosque d’une crépiture pangue
et te jumides la frigue près d’un hissair arzouille.

Je t’emboride, au sargue végline et altère,
qu’entraures l’éligence d’une létusque açode
laquelle la tentésine d’humblides en csiphère
et qui plenture l’histre en qui s’éroule Dod.

Sonnet

Ont enmori routatiques milaves
sous l’rocque chatiné par nitouraches.
Autant de vénisées de bors margaches…
Tant d’alnes en stermatant, estraves…

Jamais l’arphique goulni, des bounouraches,
n’a pas surbi autant de néroucaves.
C’était quand nous, aux vels et alibaves,
causimirèmes d’une veute de gopaches.

Mais çi de plus troupeuse m’paraît la stène
dont l’anse férique m’avait cléoint
la zure est nède, moult élentéenne…

Y’a que du vit et astrichis en téléhoint.
Me bourde, sous les noifes, la mélidène
Le linphe bourde aussi, réoint, préoint…
*
Traduit du roumain par Tudor Miricặ.
*
Lisez l’original en roumain=https://versionroumaine.wordpress.com/2016/02/10/versuri-in-limba-sparga-nina-cassian

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Deux images – Nina Cassian

Fable
 
On avait coupé une aile à l’ange.
Essaie de voler, pour voir, dit le Seigneur
Essaie de voler, quand même,
au risque d’être disgracieux,
car ici peu importe le point de vue esthétique,
mais surtout ta capacité d’enfreindre le déséquilibre.
C’est une de mes expériences sur les anges.
Sitôt dit sitôt fait.
 
L’ange tomba
à travers lumière et gel.
Avec ses plumes carbonisées,
sans force s’accrochait
son aile unique.
Encore brûlant suite à sa vitesse,
longtemps après, il fit halte
sur le toit d’une maison.
Ses jambes, ses mains, sa figure
étaient toutes en sang.
 
Les braves gens regardèrent en haut et dirent :
« Tiens, une cigogne ».
*
Les portes
 
Les portes ouvertes par où l’on voit des fruits
et des feuilles et des taches d’eau et des chats,
les portes ouvertes contre le mur par où l’on y voit
d’autres portes, des pluies et pierres et une paire
de babouches vertes comme deux longues oreilles ;
les portes ouvertes devant d’autres portes ouvertes
avec la zone de protection de leur réciprocité
– et celui qui a essayé de transgresser
jamais n’arriva de l’autre côté –
et ensuite de nouveau des fruits et taches d’eau
et l’escargot du soleil rampant sur son réflexe
au-dessus de toutes ces existences englouties
par le vide entre deux portes ouvertes,
et nous-mêmes, butés, en voyant à l’infini,
que des pierres, pluies, feuilles, babouches, des chats …
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/p1wz5y-o5

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