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Deux poésies – George Paşa

 
 
Beaucoup mieux douce
 
Beaucoup mieux cendres, que du poison,
si on y perd vainement le goût du miel.
Pourchassé, portant le goût de la défaite,
tu vois l’ouverture vers la joie.
 
Tu écris dans un siècle égaré (mais t’y plais)
t’es vivant et âpre, comme dix mémoires,
comme si dans une boite à chaussures
pourrait y rentrer l’éléphant blanc.
 
Dans la bouche des mages, l’annonce du miracle.
Sur un cheval blanc, l’horizon se rapproche.
Celui qui parle de limites sombres
garde dans sa langue le goût du poison.
 
Lentement bouge les cendres, que les aveugles les voient
les rêver lumière devant des portes blanches,
aux pas rédempteurs, s’en sortiront du sommeil,
puis jetteront leurs bâtons vers le ciel.
 
Tremblera alors l’horizon
lorsque viendra l’Enfant, tout de blanc vêtu,
pour sauver l’ange au cœur de la cohue,
sur les lèvres que le goût du miel reste.
*
J’écris depuis une aura
 
Je ne suis bâtisseur de paroles, donc, sur le pont,
je t’attends les bras nus. J’ai jeté mes fleurs dans l’eau,
car l’eau seulement sait emporter, au loin,
leur parfum.
 
J’écris depuis une aura, avec des traits de feu.
L’ange du jour comptabilise mes retards,
plus l’erreur de t’avoir connue trop tard.
 
Nous sommes deux sons vibrant sur la même corde,
prolongeant le silence, tant qu’il y aura le pont entre nous
qui vibre en accord avec les battements de nos cœurs.
 
Aucun château à offrir : Dieu nous laissa
des cœurs trop sages, des mots libres, sans pas hésitants.
Quand on s’enlace, nos deux auras referment
le circuit des douleurs
 
Je chasse le sommeil de ces vers pathétiques.
Entre temps, les fleurs seraient arrivées chez toi.
Bonne nuit et une tête de pont !
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/s1wz5y-1648

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Deux poésies – George Paşa

Professeur de littérature, avec trois volumes de vers 
publiés, traducteur de Sergueï Essenine, George Paşa se 
considère un amateur dans l’art poétique. C’est sûrement
la réaction de tout vrai poète, exigeant avec soi-même.
 
C’est le temps du désir
 
Tu devrais être mon demain,
brillant sur l’échelle de l’absence,
arriver fertile dans la voie de l’attente,
aucun matin ne devrait me réveiller
sans la caresse de tes paumes.
Maintenant les arbres fleurissent pour d’autres illusions volages ;
je passe en ignorant le nectar
dans lequel le printemps fit muer sa beauté,
la clarté du ciel éteinte en bleu,
je ne vois que le tison en tant que souvenir du feu.
Sans désir, plus tôt viendra le crépuscule,
nous saurons avoir été seulement des ombres dans un rêve glissant,
c’est pour ça qu’on a mal, tout nous crie d’une seule voix :
« C’est le temps de l’amour, c’est le temps de se souvenir
que tous les instants bourgeonnent et fleuriront pour vous.
Votre éclat passera dans les autres, la flétrissure
est la dernière barrière devant la nuit. Rien n’est perdu :
le temps a bonne mémoire des toutes choses qui sont.
Accrochez-vous : vous traversez sur un pont mince,
dans le balancement aussi il y a le temps du désir ».
 
*
 
Plein
 
Tout réside dans la sensation du plein,
quand le vide vous guette sur les bords.
 
Lentement mûrissent les fruits,
mais cette lenteur des mouvements du dedans
nous dit que le vivant persiste.
 
Tes yeux, quand ils sont pleins
de l’arôme des marrons cuits,
regardent encore hardis le soleil,
le même feu semble y brûler dedans.
 
Regarde tes mains – tu sais que les ennemis existent,
la preuve par les pierres qui n’y sont pour rien.
 
Dès maintenant tu sais : seulement ce qui est plein
reçoit les coups aveugles.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
*
lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-eY

 

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