Passaient les heures, et les nuages, les mamelouks
Et j’ai rêvé de mes babouches perdues au souk…
Même si je savais depuis mon oisive jeunesse
Que le discursif, l’ironie, les images d’allégresse
N’ont pas leur place dans des cadences :
La poésie va aux essences.
Mais moi, un écolier, tête de pioche,
J’avais égaré – en salles ou couloir – mes babouches
Et je les cherchais, pendant le cours de physique,
Même si on me reprochait mon absence métaphysique,
Par tous les autres versificateurs de la cité,
Comme quoi j’errais parmi les ronces, en évitant les pavés.
Je cherchais donc, mes babouches bleues chéries
Par-dessous les bancs, la cathèdre, la casquetterie
(En clair le rang de casquettes dans leurs patères,
S’il m’est permis que je gère
Le pouvoir de donner au mot une raison
Autre que celle offerte à la consommation),
On sait qu’à partir d’une certaine ancienneté
On peut chercher un bouton toute une éternité,
Qu’on peut au petit hasard appeler Untel,
Pour qu’il lance un rayon du bougeoir au ciel
Et redonner au paradis une touche
Tout en cherchant ses babouches,
De nuit en vastes salles de marbre polychrome,
Terrorisé en routes qui ne mènent à Rome,
Qu’on peut cueillir chaque jour à son gré
Quelque boule ou quelque galet,
Tel que fit icelui de postal facteur
(Qui du nom d’une pièce d’échecs fut porteur)
Ramenant aux bourgeois le câble ou la quittance
Bâtit un palais qui laissa bouche bée toute la France.
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Traduit du roumain par Cindrel Lupe.
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Lisez l’original en roumain = http://wp.me/p1wz5y-yd