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Elégies – Florin Dochia

 
 
Elégie 58. Evocation de la Princesse
 
seul dans la tour de l’illusion
gardien du monde de nulle part
j’attends toujours que les magiciens
me détournent les précédents soirs …
 
sans un répit, sur les berges, pareils,
des pas vers toi mènent en souvenir –
d’un non-repos là peut-être t’éveilles
de retour avec les soupirs.
 
t’es libre de fouler,
des chemins vides.
moi je suis emmuré
de rêves avide.
 
comme si la sage-femme, à la naissance
me crucifia, quoi qu’il arrive,
et m’enferma dans l’église en évidence
dans une image votive.
 
je sais bien, ce qu’il n’y a eu, ne sera,
tout rêve – non-rêvé en mourra,
toi seulement resteras l’image idéale,
moi – une lointaine, humble étoile
 
*
 
Elégie 61. La Princesse dans mon Hellade à moi
 
j’y arrive là, où la mer commence,
pas de naufragé dans quelque île inconnue,
pas de message en bouteille enfermé,
ni de Princesse naissant nue
de l’écume d’une vague timide
à peine une fleur qui éclore
dans le sol aride
et là tu t’imagines un futur en or –
moi, seul, sur la plage lunaire,
à l’ombre d’un albatros imaginaire.
 
c’est peut-être au monde l’unique endroit
où toutes les femmes rêvent
d’hommes attachés au mât
 
*
 
 
Elégie 66. La Princesse sous le soleil
 
Sous ma peau se sont ouverts des voies les pélérins
S’appuyant sur leurs ombres comme sur des gourdins.
 
Tout s’effiloche
Comme une giclée de sang
aux rives de l’Hellade
dans une guerre fratricide.
Crucifixion dans le vide
Sous un soleil liquide.
La Princesse naît de l’écume,
D’une vague, de la brume –
Son pas de jouvencelle
Attrape l’instant et le gèle
Attrape l’espace et l’écartèle-en
Mystères qui des absides
Se révèlent
 
Les routes ne rejoignent aucune lande,
Je sais, Princesse, toi rien ne me demandes
Je n’ai que de caresses en offrande
Avec mes doigts de gel.
 
Je ne t’enverrai aucun appel.
Je continuerai mon sommeil éternel
Dans lequel tout rêve finit
Comme un papillon circonscrit
Dans un nid en résine ambrée
 
La lumière ci rarement est passée
Ton regard seul apporte des fois
Brillances dans un décor en canevas
Duquel j’ai meublé ce nouveau jour même
 
L’entrée dans le sujet se fera sans problème.
 
*
 
Elégie 67. La Princesse du déchirement
 
moi j’oublierai princesse
venir hanter ton rêve
même si tant tu t’éloignes
et dans les tours se percent
tant de blessures célestes.
je vais attendre à l’ombre
t’envoyant des oiseaux
qui le sommeil te bercent
ainsi dans de longues haltes
ton absence me pousse
brûler entre les cycles
geler dans les instants.
 
sous des murs qui s’écroulent
t’égarer il me semble
je te vêts en papillons
et te cache dans les vagues
le lourd océan t’appelle
qu’aux aubes te déshabilles
au soleil neuf mes caresses
tendres calment ton oubli
 
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/p1wz5y-uD

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