Archives de Catégorie: Ioana Geier

Poèmes – Ioana Geier

Je m’écoute rentrant en mie de cèdre
– à Mahmoud Djamal –
 
Je m’écoute rentrant en mie de cèdre
avec mes deux yeux
appuyer ma ligne de vie
 
personne n’efface ma larme
sur les sables
le soleil en a bu la moitié
mais lourd elle pèse encore
 
***
 
Il commençait par mes tifs courts violets
pour le poète Virgil Diaconu
 
J’étais si jeune que j’aurais pu tirer
une charrue à travers la mousson
j’avais une robe verte
et un époux qui
commençait par mes tifs courts violets
 
jusqu’au coeur
il avait le temps de mourir
 
****
 
La femme de la cathédrale du serpent
dort dans le vide du nid du serpent
comme dans un château
son petit améthyste accroupi sur le bambou
pour lui
deviendra sourde en aiguisant l’arc
toujours sur l’Afrique
sans tordre la veine du soleil jusqu’au bout
dans la recherche de soi-même
*
 
A genoux sur la glaise bleue
 
A genoux sur la glaise bleue je reste, Seigneur,
encor liée
à la voix affamée
et aux bottes dans lesquelles la neige pénètre
comme une affreuse métaphore
 
je ne sais plus comme l’herbe de l’amour craquait
à chaque évasion
 
dans la goutte de vie restée sur les arrêtes du cœur
je trébuche
je ressens que je n’ai pas
des vraies paumes
pour tâter des mondes.
 
***
 
Museau humide
 
Ses jambes étaient aussi frêles
comme celles de l’agneau non sauvé
qui plus tôt avait crissé
dans le champ de coquelicots
 
le large couteau versait
vapeur cri et sang
durant l’entière l’enfance
 
longue jusqu’au sommeil
déchirait la larme
à l’angle de la chaise olivâtre
 
oh ! fût-il si accompli
son repas
le bol plutôt vide
mais un museau humide
libre parmi les coquelicots en fleur.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
 http://wp.me/p1wz5y-rz
 

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Journal d’automne augsbourgeoise – Ioana Geier

La pluie allongée sur les pins
des bourdons en différentes directions
des voix entrant-sortant par
la palissade bien ouvragée
 
mon sang gelé dans les films
avec un mâle minuscule
 
quelque part ma mère ramasse
du millepertuis dans le fauteuil aux ressorts cassés
devient sa propre parente
et boit le thé
 
***
L’air porte des vertèbres tyranes –
entre les cloisons olive
inconnue une araignée descend
le maître apprivoise le domestique
en le rendant sauvage
 
des anges difformes puisant la vigueur dans son sang
accrochent sur moi leur vécu
je ressens à l’intérieur
un ordre différent
 
***
la distance du léopard disparaît subitement
entre l’état de veille et l’état de sommeil
ton signe sur des roues magiques
les bas dorés dans la métamorphose du chaos
grain de sable son de feuillages
encore des feuillages
je grimpe brûle en fleurissant
en dimensionnant les cendres
 
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/p1wz5y-qr

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