Archives de Catégorie: Octavian Paler

Le Signe du Crabe – Octavian Paler

Qu’est-ce que j’aurais été bien en crabe authentique,
constamment marchant à reculons.
Je te rencontrerais parmi les souvenirs
et après t’avoir trouvée je ne te lâcherais plus,
je te traînerais en arrière avec moi,
qu’on s’aime jeunes et innocents,
après, toujours à rebours, je te traînerais plus loin,
vers l’enfance,
on jouerait innocents
jusqu’à quand, fatigués de tant de jeu et d’innocence,
nous disparaîtrons dans un mythe.
Mais je ne suis pas un crabe authentique,
en vain je me vante avec mon signe,
je suis condamné d’aller en avant
et tout ce que je peux c’est de traîner dans mes tenailles de crabe
toute ma mémoire, sans céder
rien, rien, rien,
au risque de me faire tuer un jour par son immense fardeau.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
*
Lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-ib

 

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Deux poésies – Octavian Paler

La nuit du Saint Barthélemy
 
Cette nuit se passera quelque chose,
les oiseaux ne se maîtrisent plus
et disent des prières
pendant que le vent cache des transparents couteaux dans les
arbres
et les étoiles sont insomniaques, toutes livides de peur,
il se passe quelque chose,
c’est la nuit du Saint Barthélemy
et j’attends que le vent envahisse la maison,
et me tue en raison de mes mélancolies.
 
***
 
La Mort de Socrate
 
Je suis seul,
Pourquoi vous tremblez ?
Et la sentence est lue. Pourquoi vous tremblez ?
Des paroles que je n’ai pas réussi à dire
dégringole le silence
en me rendant vieux.
Ne me demandez pas de mentir avec ces paroles
par lesquelles j’ai découvert ma mort.
Et je ne comprends vos frissons.
La poison est déjà prête.
Et vous êtes trop pâles
pour des meurtriers de bon aloi.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
*
Lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-dK

 

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Deux poésies jumelles – Octavian Paler

le Feu
 
Elle n’est pas vraie l’histoire des hommes
qui auraient découvert le feu
en cognant deux pierres.
Le feu apparut autrement, lorsque la solitude du premier homme
se cogna à la première question,
quand un homme pensa muer ses blessures en espoir
éclairer ses mains
et la peur de lui.
Et si le feu ne fut qu’un moyen de lutter
contre les cendres,
quand les vautours descendent en nous
et nous craignons.
*
 
le Jeu
 
Il ne me restent qu’un coquillage et quelques pierres
comment bâtir une mer avec
et un rivage ou je me couche sur le sable
et comment me convaincre que je fus sur
un tel rivage
suivant heureux un oiseau
qui maintenant m’empêche de dormir ?
Un coquillage et quelques pierres
et un nom inouï
que personne ne comprend
et mon espoir de réussir
de ne plus le comprendre moi-même un jour.
La fête est finie,
j’attends la punition auprès des tribunes vides,
mais j’ai vu un nuage brûler à midi
et j’ai entendu la chanson qui agenouillait
les chevaux sauvages,
je te le dis, ce rivage n’est pas simple histoire,
j’ai vu le nuage et écouté la chanson
et avant de me vaincre
le soleil m’a rendu heureux.
*
traduit du romain par Cindrel Lupe.
lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-7u

 

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