Archives de Catégorie: Alexandru Andriţoiu

Nous en voilà, encore hiver -Alexandru Andriţoiu

Nous en voilà, encore hiver et grêle,
aussi la neige nous prise en douce brise,
et notre pauvre glaise encore se gèle
lorsque d’autres que nous le feu attisent.

Ça montre que le froid sera vainqueur
finalement c’est lui qui va trancher
jouant avec les balles qui sont nos cœurs
avec l’âge court qui va nous habiter.

Nos hordes sont descendues des pâturages
un nouveau pli au rêve et au visage
mais avec grand espoir d’un nouveau temps
qui près des cimes du souvenir se passe
les pas rompus laissant, dans l’ombre, une trace

pourvu que nous vivrons jusqu’au printemps…

*
Traduit du roumain par Cindrel Lupe
*
Lisez l’original en roumain =

https://versionroumaine.wordpress.com/2016/10/13/si-uite-astfel-ni-se-face-iarna-alexandru-andritoiu

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Euphorie – Alexandru Andriţoiu

Au feuille donna une fête la lumière,
comme par une flûte, en arbres les arpèges s’endiguent
Il fait dimanche dans mon âme. Je brigue
un vent exquis, venu comme de la mer,
pour m’entrouvrir des horizons. Dans l’air
j’entends le battement des ailes ravies
par la parfaite clarté et l’harmonie.
Jets d’eau autour montent d’une grâce joaillière,
des pas résonnent comme en temples endormis,
aux dieux de glaise et amphores primitives,
les choses deviennent soudain si relatives,
qu’elles se font aussitôt meilleures amies.
Et toutes autour exigent la caresse
d’un bras distraitement tendu. Le double jeu
de lumière qu’en mer elle feint le feu
et nous remplit le coeur de pure tendresse.
Par la limpide des instants eurythmie
c’est comme une danse au chant de la couleur.
La terre respire par ses pores une chaleur
soufflée en des silences d’orfèvreries.
*
Traduit du roumain par Tudor Mirică
*
Lisez l’original en roumain :
http://wp.me/p1wz5y-nK

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D’amour – Alexandru Andriţoiu

Oh, c’est plutôt le soir que je t’adore,
quand incertaines les choses me paraissent,
quand les volets se ferment d’un bruit plus fort
et les lierres font preuve de leur souplesse,
 
quand le mystère des arbres devient plus grand
et quand les sources susurrent pour l’ambiance,
enréjouis-moi ! Et apparaisses maintenant,
même si tu seras ci bas en mon absence.
 
Te montres de nouveau à moi inquiète
comme les eaux par clair de lune enviées.
Une goutte des mers dans mon oeil se reflète,
car mers et larmes sont pareillement salées.
 
Rappelle-toi d’un pauvre vieux dactyle,
d’un petit fragment fragile de poésie
que je te l’ai une fois passé, subtil,
sur un papier attentivement choisi.
 
Le soir est tendre comme un élixir
les arbres ressemblent à des tours paisibles
et le ciel, comme la chlamyde d’un émir,
luisit pour notre entente impossible.
 
Oh, c’est plutôt le soir que je t’adore,
femme, restée depuis inaccessible.
Quand tu me lis, quand je te lis encore,
tu m’es comme un signet en soie sensible.
*
traduit du roumain par Tudor Mirică
*
Lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-kQ

 

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Excès de fleurs – Alexandru Andriţoiu

Chantant je venais vers tes yeux rêveurs,
des grands bouquets au bras. T’avais sur table
des jardins et allées de maintes fleurs,
comme au Liban, l’épouse inévitable.
 
Des fleurs qui flottent sur l’eau, fleurs en flocons,
ou fleurs sauvages, sur des rochers sévères,
fleurs grasses qu’en doux climats s’y abandonnent
et fleurs qui poussent sous ciel de verre en serres.
 
Mais tu as ri de mon geste désuète
et de sienne vertueuse floraison,
t’as mis en doute la fougue d’un poète
éparpillant les fleurs dans la maison.
 
Alors je me suis vengé des fleurs. Je fais
leur ennemi juré. Je brûle par Romes
des roses, je traverse pour dévaster
des pleins hectares de flammes et d’arômes.
 
Sans tes jardins mes âges tu déambules,
pillant joli les dactyles du passé.
J’ai du sang sur les paumes, épines, ampoules,
car en chemin j’ai giflé tous les rosiers.
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traduit du roumain par Cindrel Lupe
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Lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-kd

 

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Art poétique – Alexandru Andriţoiu

La plus jolie des lunes est dans l’étang,
la plus belle des étoiles est sur la mer,
et la plus gaie des cailles ne vole chantant
dans les blés, mais dans l’oubli, le souvenir.
La plus jolie des lunes est dans l’étang.
 
La plus charmante des fleurs est sur les seins,
ou en crinières de femme flottant comme des ailes –
et ne brillent pas au nues, comme en fontaines,
spectres de luxe qui habitent les arcs-en-ciel.
La plus charmante des fleurs est sur les seins.
 
L’or sur l’auriculaire est plus fougueux
la hanche dessous la soie est plus galbée,
en noces le vin à son goût savoureux
l’éclat est plus languide dans la rosée.
L’or sur l’auriculaire est plus précieux.
 
Couleurs et fines épices font des ronds
autour de moi. Ma glaise tressautant
je vêts la chemise du ciel comme un fleuron.
Me voila, aussitôt, ciel et horizon.
 
La plus jolie des lunes est dans l’étang.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe.
Lisez l’original en roumain :

http://wp.me/p1wz5y-as

 

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